Article du 29 mars 2024 Sophie SANDIEGO
blogue de Sophie SANDIEGO
JE malgré ELLE
C'est le titre de mon premier roman.
Un titre qui interroge, sans être une véritable question.
Plutôt une sorte de constat d'une ambivalence, la dualité de l’Être humain.
Choisir un titre. Comment faire ce choix si déterminant pour le devenir de l'ouvrage que l'on vient de terminer au prix de tant d'efforts ?
Comme beaucoup de novices en la matière, j'avoue que la question m'a un peu désarçonnée. En tant que lectrice, j'ai toujours été très attachée au pouvoir attractif du titre, avant l'aspect graphique , la couleur de la couverture, ou la quatrième de couverture. C'est le tout premier contact entre l'auteur et son lecteur, on utilise couramment le terme d'accroche et c'est exactement cela.
En la matière, rien ne vaut l'expérience de ceux qui en sont déjà passés par là. Après la lecture des conseils avisés de "pros" , deux points m'ont semblé primordiaux.
Le premier, la brièveté, le titre doit aller droit au but sans en révéler trop, et interpeller dans le même temps.
Le second, prendre le temps de lire et de relire l'ouvrage, parce que l'élément essentiel que l'on cherche, la "formule magique" se trouve dans le récit. Alors j'ai pris ce temps, et tout à coup ces trois mots m'ont pour ainsi dire sauté à la figure, comme une évidence !
JE malgré ELLE, trois mots, rien de plus direct et pourtant tout est dit. L'essentiel, le cœur du livre est là sous nos yeux.
Et comme en écho au travail accompli, je venais de terminer la lecture d'un roman intitulé " Un été si tranquille" de Mary McCarthy. J'ai été intriguée par ce titre qui ne me semblait pas en accord avec le cœur du récit. Etant donné qu'il s'agissait d'un roman anglo-saxon, j'ai voulu savoir quel en était le titre original. "And no bird sang", "Aucun oiseau ne chantait", étonnant pour le moins !
Une chose m'intriguait que je souhaitais vérifier, je me suis replongée dans le livre.
Et là, dans la bouche du personnage principal Miss Laffan, les mots suivants :
" Personne ne devrait mourir quand il fait beau. Elle est morte le soir. Le soleil se couchait. Tout était calme. Feutré.Et il n'y avait pas un chant d'oiseau. Je me souviens parfaitement. Je me souviens que j'ai trouvé cela étrange ... pas un oiseau ne chantait."
Il était bien là , le titre. Porteur de sens, l'évocations de la lourdeur d'un soir d'été, le silence avant la tempête, l'annonce d'un malheur à venir ou passé... " personne ne devrait mourir quand il fait beau..."
Ipso Facto !
Et vous, qu'en pensez-vous ? Quel titre est resté imprimé dans votre mémoire et pourquoi ?
Au plaisir de vous lire.
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Commentaires
Lecteur - presque de la première heure - à l'impartialité absolue, je demeure admiratif devant cette capacité à exprimer des sentiments aussi complexes avec autant d'intensité...Un cadeau de Noël à recommander à tous ?? La question ne se pose même pas !
Un titre qui convient parfaitement et propose d'emblée un questionnement pour le lecteur. C est très bien vu.